The art of Young-Suk Kang

Il est difficile de se représenter ce que peut être le travail de la peinture en Asie. Matsuo Toschio passe 30 ans à peindre des pivoines. Le calligraphe cherche toute sa vie à saisir le monde en un seul trait de pinceau. A la fois une telle constance et une telle humilité dans cette quête nous semble définitivement étrangère. Cette peinture est une recherche de soi.

Young-Suk KANG fait des études d'art oriental à l'Université de Séoul. Puis se consacre à la création en solitaire. Elle expose de 1985 à 1993 en Corée du Sud.
Son style, typiquement oriental, est appelé "Kachofugetsu" : "fleur, oiseau, vent et lune", ce sont les quatre grands thèmes de la peinture chinoise. Ce style fut à son apogée sous la dynastie des Song.
Fréquemment, elle fait un retour aux fondements de la peinture asiatique, à la représentation de ce qui est appelé "Les quatre sages" (Sa Kun Ja), exercice spirituel fondamental. Ces quatre piliers de la sagesse sont attribués à quatre plantes : le prunier, l'orchidée, le chrysanthème et le bambou (Mé Nan Kuk Juk), qui symbolisent chacun une vertu essentielle du monde.

Les trois éléments qui composent l'art de Young-Suk KANG sont le trait, le point et le vide. La technique de la "flaque d'eau" et le fondu enchaîné sont largement utilisés. Le "blanc" entre pour une grande part dans la composition de l'œuvre. Le mouvement saisi par le pinceau est essentiel, le tout devant former un équilibre, fondé sur une spontanéité méditée, et qu'un rien pourrait détruire. L'encre de Chine ne souffre pas, contrairement à l'huile, le repentir ou l'hésitation.